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valeur ajoutéeLe Cadre permanent de concentration de la femme congolaise (CAFCO) avec l’appui du PNUD et de l’ONUFEMMES, a organisé une matinée citoyenne avec les partis politiques le jeudi 14 juin à Kinshasa en vue d’interpeller les leaders des partis politiques à l’approche de dépôt de candidatures pour la députation nationale et provinciale. Cette matinée avait pour thème «Valeur ajoutée des partis politiques dans l’alignement des femmes sur les listes électorales».

 

La présidente nationale du Cafco, Mme Rose Mutombo a fait savoir que cette matinée citoyenne est organisée pour aider les partis à élargir leurs stratégies gagnantes. Occasion de ne pas laisser une force sociale importante qui a besoin de servir, mais qui demande de se positionner sur leurs listes, en sachant que les hommes n’auront pas à affronter les mêmes défis culturels que les femmes. 

Pour sa part, en alignant les femmes, si cela viole vos convictions les plus profondes, nous serons avec vous pour panser les plaies, mais si c’est pour servir la justice, alors nous serons encore plus encouragées à être à vos cotés et à vous accompagner. 

Cette activiste des droits de femmes et des enfants a saisi cette occasion pour interpeller les partenaires. « Nous voulons un appui orienté vers la formation des équipes de campagne des femmes, un soutien à la médiatisation pour la visibilité des actions des femmes candidates, un accompagnement technique pour les femmes.

Aussi, elle a exhorté les partis politiques à mettre en place dans leurs lignes budgétaires, un fonds d’appui au leadership politique des femmes.



En sus, Rose Mutombo a soutenu que les femmes comme les hommes ont des droits égaux, les partis politiques devraient ainsi davantage être des canaux qui aident à renforcer cette égalité. Pour revenir au thème de cette journée d’échange, la présidente nationale de CAFCO a qualifié ce thème de révélateur d’une crainte.

Les femmes craignent qu’elles ne soient pas suffisamment présentes sur les listes électorales en élaboration dans les états-majors des partis politiques et cela, pour leur faible pouvoir économique. Ces craintes justifiées ou injustifiées sont tout de même l’expression d’une volonté commune, celle des hommes et des femmes pour que la démocratie soit équitable dans un pays où la politique se décline comme engagement de tous pour le bien de tous et de toutes : c’est le sens même du suffrage en Rdc.

Par la même occasion, le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine (UA) en RDC, Son Excellence Abdou ABARRY (empêché) mais représentée par Madame Kando Séraphine a salué l’initiative prise par le Cadre de concertation de la femme congolaise (CAFCO) et a exhorté les femmes congolaises à s’engager dans un système des quotas basés sur la parité 50-50, sur les listes électorales afin d’appliquer une alternance homme-femme sur ces listes pour s’assurer de la représentativité des femmes. Il a fait remarquer  que les femmes ne veulent pas prendre la place des hommes, mais elles veulent seulement contribuer au développement de la RDC, soulignant que celles-ci sont complémentaires aux hommes, et ont leur un mot à dire concernant leur avenir et le bien-être du peuple congolais.

Par ailleurs, M. Abdou Abarry a réaffirmé l’engagement de l’UA clairement démontré à travers les différents instruments en faveur d’un développement  incluant les femmes dans l’égalité du genre et leur autonomisation, parmi lesquels l’Acte constitutif de l’Union Africaine en 2000, le Protocole de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique (2003) et la Déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique (2004). S’agissant de la «Valeur ajoutée des partis politiques dans l’alignement des femmes sur les listes électorales», il s’est référé au Protocole de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo, adopté dans la capitale du Mozambique en 2003), qui prévoit à son article 9 le «droit de participation au processus politique et à la prise de décisions», a-t-il conclu.  

Quant à la coordonnatrice résidente des agences du système des Nations Unies en Rdc, son mot de circonstance était lu par le représentant de l’UNFPA. Cette communication souligne la valeur stratégique et se décline comme un questionnement dont la finalité est d’opérer un choix après avoir analysé ce que l’on gagne et conséquemment ce que l’on perd en alignant des femmes sur une liste électorale. 
D’après elle, la représentation équitable des hommes et des femmes dans les instances de décision n’est pas un cadeau que la société fait aux femmes mais plutôt un réaménagement de l’espace pour bâtir un partenariat plus solide sans lequel le pays ne peut atteindre les objectifs de développement durable qu’il s’est assignés.
Pour sa part, l’expert en genre au PNUD a exposé sur les dix rôles stratégiques des cadres politiques.  

De tout ce qui précède, cette matinée citoyenne d’échanges visait à :

  • Permettre aux partis politiques de partager les bonnes pratiques en matière de promotion de la participation politique des femmes ;
  • Mieux cerner les avantages dans l’alignement des femmes sur les listes électorales ;
  • Développer un regard plus stratégique sur la femme en la considérant comme un capital politique ou social dont l’accompagnement doit être de qualité pour en faire profiter à l’exigence de la construction ou de la consolidation de la démocratie.

A la fin de cette cérémonie, les leaders des partis et regroupements politiques ont signé un acte d’engagement.