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Cafco rapport médiation 1Le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) a présenté son rapport final sur la médiation électorale et d’alerte précoce des scrutins du 30 décembre et 31 mars 2019.

Prenant la parole pour son mot de circonstance, Jeanine Mukanirwa, membre du directoire du CAFCO, a souligné que pour la première fois dans l'histoire des élections en RDC, une mission de médiation électorale et d'alerte précoce a été menée et a permis d'atteindre des résultats.

Aussi, c'est pour la première fois dans l'histoire des élections au pays, qu'un panel d'avocats a été mis à la disposition des femmes candidates par le CAFCO pour les accompagner au contentieux électoral.

Pour bien rendre ce travail efficace, 360 médiateurs de CAFCO, parmi lesquels 293 femmes, ont été déployés à Kinshasa, Matadi, Kikwit (Ouest du pays); à Kananga et Mbuji-Mayi (Centre) ; à Lubumbashi et Kolwezi (Sud-est) ainsi qu’à Kisangani, Goma, Beni et Butembo (Est).

Le CAFCO espère que cette expérience pilote sera dupliquée lors des échéances électorales à venir renchérit Madame Mukanirwa Jeanine, surtout dans les parties du pays que le projet n'a pas touché. Elle a exprimé la reconnaissance de cette plate forme de femmes à ses partenaires dont le PNUD et l'EISA pour leurs appuis dans le processus de médiation des conflits électoraux et d'alerte précoce.

S’agissant de la présentation du rapport, la présidente du CAFCO, Madame MUTOMBO Rose a fait savoir que les résultats de cette double mission ont été effectué dans les 180 centres de vote couverts par 360 médiateurs et médiatrices électoraux du CAFCO, afin de prévenir, de gérer et de résoudre les problèmes électoraux, notamment :

  • 858 cas de conflits identifiés parmi lesquels : 813 cas, soit 94% directement gérés et réglés par les médiatrices et médiateurs, 45 cas, soit 6% gérés grâce aux interventions de la cellule de veille
  • 288 cas de violences faites aux femmes ont été enregistrés ;
  • 376 alertes ont été envoyées par les différentes équipes déployées sur terrain les 30 décembre 2018 et 31 mars 2019 dont
    • 191 alertes portaient sur les matériels ;
    • 94 sur le personnel électoral et l'organisation ;
    • 91 sur la sécurité.

Pour le Cas de violences

Les violences citées dans ce rapport sont entre autres : les injures (33), les voies de fait (40), les actes de corruption (19), les menaces (44), les violences verbales (68), les coups et blessures (2), les propos discriminatoires (36) et autres (41).

Le tableau sombre dressé par Madame MUTOMBO Rose, Présidente de CAFCO sur le traitement réservé aux femmes dans les centres de vote le jour des élections, est une manière de dénoncer ce mal afin qu’il ne se reproduise plus aux prochaines élections locales, urbaines et municipales.

Les cas les plus élevés de violences ont été enregistrés à Butembo (63) et Beni (52) dans la province du Nord-Kivu, ainsi qu’à Kananga (44) au Kasaï et à Mbuji-Mayi (37) au Kasaï-Oriental.

Par ailleurs, elle note que les auteurs de ces conflits, 854 au total sont les électeurs, les agents électoraux, les témoins de candidats et des partis politiques, les candidats eux même et les forces de sécurité.

Parmi les victimes de ces abus figurent également les agents électoraux femmes, les témoins femmes, les candidates et les forces de sécurité femmes. 813 conflits ont été directement gérés par les médiateurs et médiatrices tandis que 45 cas ont nécessité l’intervention urgente de la cellule de veille.

Parmi les causes spécifiées de ces conflits relevés dans ce rapport, il y a la non-maîtrise de la procédure de vote, l’amateurisme de certains membres des bureaux de vote, la délocalisation ou suppression/fusion de certains bureaux de vote, l’omission des noms de certains électeurs sur les listes électorales, les tentatives d’achat de vote par les partisans de certains candidats et l’ouverture tardive des bureaux de vote.

A ce propos, la Présidente de CAFCO, Rose Mutombo a recommandé :

Au pouvoir public :

  • de veiller à la sécurité du processus électoral par une meilleure formation des agents affectés à sa sécurisation ;

A la CENI :

  • d’intégrer la médiation électorale comme une partie prenante au processus électoral ;

Aux partis politiques :

  • de former suffisamment les militants ainsi que leurs mandataires ;

Aux missions d’observation électorale :

  • de former suffisamment les observatrices et observateurs sur leurs missions et responsabilités. »

Quant aux violences énumérées ci-haut, la présidente de CAFCO a recommandé « aux partenaires techniques et financiers, d’appuyer une étude pour identifier les motivations profondes des violences subies par les femmes dans les villes les plus touchées par celles-ci. »

Le vœu de CAFCO est de voir les résultats de son rapport être exploités dans les stratégies d’éducation civique et électorale que la CENI et les acteurs de la société civile pourraient mettre en œuvre.