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Les chefs traditionnels et religieux s’engagent en faveur de l’accès des jeunes filles aux services de SSR

Chefs traditionnelsLe 08 février, des leaders traditionnels, religieux, prestataires de santé, représentants des organisations des jeunes et le Programme national de santé des adolescents (PNSA) ont pris part à un dialogue organisé par le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise à Kinshasa.  L’objectif de cette rencontre a été d’évaluer et élaborer des recommandations en lien avec l’accès des adolescents et particulièrement des filles aux services de santé de la reproduction. 

Il s’agit d’une activité du projet SHARP (Solution pour soutenir des adolescents en pleine santé et la protection de leurs droits), mis en œuvre dans six pays de la région des grands lacs, dont la RDC et piloté par Health Actions International (HAI), une organisation hollandaise. Ange Moray, coordonnatrice SSR à HAI, a relevé les 4 piliers dudit projet.  

A savoir, « Influencer les politiques (les réglementations et les budgets alloués au secteur). Les services (faire des études et analyses pour déterminer le niveau d’accessibilité aux produits auprès des établissements de santé), un engagement multi acteurs (inclure les leaders religieux et traditionnels surtout des jeunes). Le dernier pilier concerne les influenceurs (identifier des champions qui vont soutenir et communiquer des informations justes et correctes aux jeunes) ».  

Mimy Mopunga, responsable de ce projet au sein du CAFCO a ensuite présenté l'état des lieux de l’accès des jeunes aux services de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR), les causes, les conséquences des grossesses non-désirées, ainsi que les instruments nationaux, régionaux et internationaux signés et ratifiés par la RDC qui abordent cette question. Le Docteur Valentin Tshitenge, président du Centre congolais de l'expertise médico-social pour les personnes en situation d'handicap (CCEMS/PH) a exposé autour de l’éducation sexuelle chez les adolescents et les droits y relatifs. Il a présenté les obstacles, les opportunités et l’importance qui entourent les droits des jeunes en cette matière.   

Le Docteur a clôturé son exposé par une recommandation. « Intégrer au niveau de la première année des humanités, une branche consacrée spécifiquement à la santé sexuelle et reproductive, pour permettre aux jeunes d’avoir des connaissances sur leur sexualité et pouvoir prendre des décisions ». 

Était également présent, le Roi Kongo Mfumu Difima Ntinu. Il représente, avec quelques autorités coutumières présentes, tout le pouvoir coutumier de la RDC. Il en a profité pour lancer une interpellation, « Où a-t-on trouvé la déperdition ? A quel moment on se rend compte que la jeune fille congolaise fait face aux difficultés d’accès aux services de SSR ? ». En effet, propose-t-il, « pour comprendre le niveau d’accès aux services de  santé sexuelle et reproductive, point n’est besoin de remettre en cause les traditions africaines et congolaises en particulier. Il ne suffit pas d’importer des nouvelles méthodes sans les avoir confronté aux traditions locales, sans les aborder de façon complémentaire ». Ces interventions ont permis d’engager un débat vif dans la salle.

Des recommandations

Les organisations des jeunes ont présenté des recommandations issues des travaux qui ont précédé le dialogue. 

Elles ont notamment recommandé de « former les pairs éducateurs en DSSR, former les relais communautaires en DSSR, impliquer des espaces communautaires   (peuples autochtones, ….), favoriser la sensibilisation porte à porte, ainsi que de former les organisations à base communautaire, clarifier les valeurs auprès des parents, Chefs religieux, leaders communautaires,  créer davantage de formations sanitaires (FOSA), augmenter le budget alloué à ce secteur pour combler la rupture de stock ainsi que l’intégration des jeunes filles et adolescents dans les tables de négociation et prises des décisions. 

Après cette présentation, les leaders religieux (Armée du salut, Communauté islamique au Congo, Églises de réveil, Eglise orthodoxe) se sont engagés à intégrer des messages en lien avec la santé sexuelle et de la reproduction des jeunes dans leurs programmes.  Les autorités coutumières ont aussi proposé de songer à l’implication de l’autorité coutumière dans chaque étape des projets sociaux pour compter sur leur accompagnement et plaidoyer.